samedi 11 décembre 2010

go go ugo




A ta jeunesse tes envies ton rire ton calme ton serieux tes gouffres et tes 16 ans, je suis si chanceuse de connaitre la plus riche merveille du monde et d'avoir grandie avec, i don't need anyone to watch the sunset, à part toi

A dans 10 jours et 700 kilomètres

With all my love,

e

dimanche 5 décembre 2010

T'as le flow à Nolwenn

Je regarde la neige tomber à Vevey, le lac comme un écran gris et opaque, les gens, toujours les mêmes, déambuler sous ma fenêtre.
C'est lors de ces dimanches chelous et enneigés que je me demande ce qui m'a pris un matin de clamer à tout le monde, amis, famille, que je partais une énième fois m'enfermer dans une ville hors du temps ou on me foutrait enfin la paix, comment je suis arrivée ici, pourquoi je suis partie.
Parfois je repense à ce qu'était ma vie à paris, à new york, ou à saint gilles. Il y a ces matins glacés, dans le soleil blanc de Brooklyn, où je sortais à 6h pour prendre mes premières photographies ; il y a l'aéroport où j'ai laissé les deux empreintes de mes index ; il y a cette rue à Saint Germain, derrière l'église, où j'ai quitté quelqu'un ; il y a la baignoire blanche où mon chat jouait ; il y a cette soirée hors du temps, coulée dans l'eau, que j'ai passé dans un taxi sans but précis à regarder la Seine ; il y a les élevages d'escargots que mon frère et moi avions ; il y a nos pieds écorchés par le sable brulant et les coquillages ; il y a la tour de briques infestée de nids de guêpes ; il y a les Rapido à la chaine auxquels on jouait entre deux gorgées de bière éventée ; il y a Ugo qui m'explique qu'il veut partir ; il y a une chanson d'Herman Dune pour chaque instant, chaque minute, chaque pensée de vingt-et-une années.
Et maintenant je suis a Vevey. Plus tard, dans deux ans, peut-etre plus, j'aurai surement des souvenirs ici. Je me souviendrai du lac, de la neige qui tombe sans s'arrêter, d'un garçon que j'aimais bien, de la route que je prenais pour aller à l'école ou au bar, du sourire de mon colloc, de la photographie qui a pris toute la place dans ma vie ; je me souviendrai des questions existentielles qui nous traversaient, à 3h du matin, bourrés comme des coings dans ma cuisine, devant le vide abyssal que nous réserve l'avenir ; je me souviendrai des dépressions que nous avons connu, de toutes les images qu'on aura fait, de l'impression indélébile d'être une boule de billard que des photographes se jettent avec un air inquiet. J'en ai peut-etre même déja des souvenirs, ici.
Hier soir on m'a dit que la jeunesse était l'émanation de ce qui brille au plus profond de nous.
Hier soir je n'etais pas d'accord.
Vieillesse ennemie, comme tu nous auras fait peur.

Et sinon rien à voir mais j'ai un putain de dégout pour les gens qui me disent "j'aime la littérature" au lieu de "j'aime lire".

E

lundi 22 novembre 2010

novembre, tout ça














E.

J'aime pas les gens. (mise au point)

Enfin c'est pas que je les aime pas, mais beaucoup m'insupportent. C'est pas ma faute non plus. Mais quand on m'a dit:
Hey ça te dit qu'on fasse un blog?
J'ai répondu « Ouais, grave » bien que je me demande encore pourquoi.
Ça me paraissait sans doute simple au début. Mais pour parler de quoi? «De tout de rien, de la vie! »
De la vie? C'est bien comme thème, au moins on sait de quoi parler, c'est pas trop vaste. Comment tu veux parler de la vie?
Ce n'est pas en vingt et quelques années qu'on peut parler de la vie. Parlez de moi ne m'intéresse pas, n'intéresse pas. Alors, parlons simplement. De la vie donc. Mais qui comment y arriver, en plus sur le net?
Surtout, il faut dire que ma connaissance des blogs est assez limitée. De plus ce qu'on a dire les gens me passionne autant qu'eux. C'est-à-dire infiniment peu.
« Bon, on va quand même regarder ce qui se fait, comme blogs. »
J'aime pas les gens d'accord, mais là il y avait de quoi virer à la misanthropie psychotique.
Internet, l'outil du siècle. Là ou la liberté d'expression n'a pas de barrières. C'est drôle quand on y pense, Internet a donné tellement d'importance à des gens tellement insignifiants qu'il y devient dur de s'exprimer. N'importe qui peut prétendre à la célébrité, blogueur prépubère ou artiste raté. Internet n'est qu'un monde vicié, rongé de l'intérieur par une génération désabusée qui ne touche plus le réel.
Mais bon, ça ne me gêne pas plus que ça. Nous en faisons tous partis et ne pas l'assumer est stupide. On peut se positionner en dehors de ce monde, ne laissant au net qu'un usage pratique, pédagogique. Non Facebook, Twitter, les blogs c'est pas mon truc. Mais on ne peut pas rejeter ce monde et s'en alimenter en même temps. Mon problème vient de tous ceux là qui forment un système hypocrite à souhait. J'aime pas les gens mais certains encore moins que d'autres.
Ce ne sont pas les demeurés de la web cam, les bourreaux de l'orthographe ou les ados attardés qui m'inspire le plus de mépris, ceux là m'attirerait plus une pathétique sympathie. Ils ne sont rien comparés à cette race importune et qui partout foisonne, celle préférant « observer la rue de sa fenêtre ». Ces gens pensant se trouver dans le vrai car préoccupé par un mode vie, internet, qu'il juge comme une sous culture, tout en y participant. Ceux là même qui se réclame de Beigbeder (horreur) ou de Bukowski (le sous modèle d'une sous marque chinoise, peut être) et qui en rejetant le système et en plaçant trois mots vulgaires dans leurs textes pensent pouvoir éclairer le monde de leur génie underground. On ne se réclame pas de la beat génération en se plaçant modèle d'une société idéale où tout le monde boufferait bio, n'écouterait que du jazz et où se désinscrire de Facebook serait un acte citoyen. C'est pas si simple les gars.
Je n'aime pas cette génération internet. Pourtant, j'en fait partie et j'y contribue largement. Mais arrêtons de croire que l'on peut changer le monde en lui crachant dessus. Rien que ce système me fait pitié. C'est une vision des choses amère, sans doute aigrie, mais bon j'aime pas les gens.

S.