lundi 22 novembre 2010

novembre, tout ça














E.

J'aime pas les gens. (mise au point)

Enfin c'est pas que je les aime pas, mais beaucoup m'insupportent. C'est pas ma faute non plus. Mais quand on m'a dit:
Hey ça te dit qu'on fasse un blog?
J'ai répondu « Ouais, grave » bien que je me demande encore pourquoi.
Ça me paraissait sans doute simple au début. Mais pour parler de quoi? «De tout de rien, de la vie! »
De la vie? C'est bien comme thème, au moins on sait de quoi parler, c'est pas trop vaste. Comment tu veux parler de la vie?
Ce n'est pas en vingt et quelques années qu'on peut parler de la vie. Parlez de moi ne m'intéresse pas, n'intéresse pas. Alors, parlons simplement. De la vie donc. Mais qui comment y arriver, en plus sur le net?
Surtout, il faut dire que ma connaissance des blogs est assez limitée. De plus ce qu'on a dire les gens me passionne autant qu'eux. C'est-à-dire infiniment peu.
« Bon, on va quand même regarder ce qui se fait, comme blogs. »
J'aime pas les gens d'accord, mais là il y avait de quoi virer à la misanthropie psychotique.
Internet, l'outil du siècle. Là ou la liberté d'expression n'a pas de barrières. C'est drôle quand on y pense, Internet a donné tellement d'importance à des gens tellement insignifiants qu'il y devient dur de s'exprimer. N'importe qui peut prétendre à la célébrité, blogueur prépubère ou artiste raté. Internet n'est qu'un monde vicié, rongé de l'intérieur par une génération désabusée qui ne touche plus le réel.
Mais bon, ça ne me gêne pas plus que ça. Nous en faisons tous partis et ne pas l'assumer est stupide. On peut se positionner en dehors de ce monde, ne laissant au net qu'un usage pratique, pédagogique. Non Facebook, Twitter, les blogs c'est pas mon truc. Mais on ne peut pas rejeter ce monde et s'en alimenter en même temps. Mon problème vient de tous ceux là qui forment un système hypocrite à souhait. J'aime pas les gens mais certains encore moins que d'autres.
Ce ne sont pas les demeurés de la web cam, les bourreaux de l'orthographe ou les ados attardés qui m'inspire le plus de mépris, ceux là m'attirerait plus une pathétique sympathie. Ils ne sont rien comparés à cette race importune et qui partout foisonne, celle préférant « observer la rue de sa fenêtre ». Ces gens pensant se trouver dans le vrai car préoccupé par un mode vie, internet, qu'il juge comme une sous culture, tout en y participant. Ceux là même qui se réclame de Beigbeder (horreur) ou de Bukowski (le sous modèle d'une sous marque chinoise, peut être) et qui en rejetant le système et en plaçant trois mots vulgaires dans leurs textes pensent pouvoir éclairer le monde de leur génie underground. On ne se réclame pas de la beat génération en se plaçant modèle d'une société idéale où tout le monde boufferait bio, n'écouterait que du jazz et où se désinscrire de Facebook serait un acte citoyen. C'est pas si simple les gars.
Je n'aime pas cette génération internet. Pourtant, j'en fait partie et j'y contribue largement. Mais arrêtons de croire que l'on peut changer le monde en lui crachant dessus. Rien que ce système me fait pitié. C'est une vision des choses amère, sans doute aigrie, mais bon j'aime pas les gens.

S.